Les plateformes d’approvisionnement pour le secteur de l’aide alimentaire sont des acteurs logistiques qui s’organisent professionnellement pour fournir aux organisations d’aide alimentaire de première ligne, des denrées alimentaires (et non alimentaires) qui sont redistribuées aux personnes vivant dans la précarité. Elles sont une dizaine, réparties sur le territoire bruxellois.
« Par plateforme, nous entendons des structures, publiques ou privées, de seconde ou de troisième ligne, dont la mission est principalement la logistique des approvisionnements en soutien aux organisations d’aide alimentaire de première ligne, qui, elles distribuent aux personnes qui en ont besoin. Leurs missions sont notamment : collecte/tri, transport, stockage et redistribution de denrées alimentaires et non alimentaires récupérées (Pertes, surplus et invendus –PSI) et/ou achetées (en fonction des moyens financiers, des contraintes institutionnelles…). Certaines d’entre elles sont des maillons essentiels de la logistique des produits FEAD/FSE+. Ces structures disposent de moyens (bâtiment, véhicules, chambre froide…) adéquats et suffisants, leur permettant d’exercer leurs activités avec professionnalisme (notamment, respects des normes AFSCA, collaborations structurées avec les associations bénéficiaires, notamment par le biais de conventions…). Ces structures exercent exclusivement des activités directement liées à des fins d’aide sociale en faveur de personnes dans le besoin et ne poursuivent aucun but de lucre. Elles ont pour raison d’être de soutenir les organisations de première ligne, et par leur biais, d’aider les personnes dans le besoin. Par leur existence même, ces structures contribuent également à la lutte contre le gaspillage et peuvent contribuer à l’emploi et l’insertion socio-professionnelle. »
Certaines sont plus anciennes comme les banques alimentaires, membres de la Fédération belge des banques alimentaires, ou comme la Fédération des Restos du Cœur ; d’autres se sont mises en place plus récemment, à la demande des acteurs de terrain, et se focalisent, notamment, sur la collecte des invendus des entreprises de l’agro-alimentaire (production / distribution / HoReCa).
Le développement de ces plateformes a permis, entre autres, une professionnalisation de la collecte et de la gestion des invendus alimentaires, denrées fragiles qui doivent être redistribuées dans des délais très courts (notamment en termes d’équipement, de respect des réglementations et des normes de sécurité alimentaire).
Elles peuvent collecter des invendus en grandes quantités auprès de centrales logistiques et de producteurs trop éloignés des associations locales.
Elles fournissent aux organisations de première ligne des produits frais, qui améliorent les qualités nutritionnelles des colis et repas offerts au titre de l’aide alimentaire. Ce faisant, elles libèrent ces organisations de première ligne, en tout ou en partie, de taches logistiques très énergivores (démarchage des donateurs potentiels, collecte et gestion des invendus…) et/ou nécessitant des équipements spécifiques (véhicule réfrigéré, chambres froides…). Elles leur permettent ainsi de consacrer davantage de temps et de moyens à leurs missions de distribution, d’accueil et d’accompagnement.
Le retour sociétal sur investissement (Social Return on Investment ou SROI) des plateformes d’approvisionnement de l’aide alimentaire est très important. Par exemple, en 2022, la haute école Vives a calculé que les Banques Alimentaires belges ont créé plus de 338 millions d’euros de valeur ajoutée sociétale. Chaque euro investi a généré un rendement de 7,92 euros pour la société. Cette donnée est probablement sous-estimée, car le calcul ne prend pas en compte :
- le rôle que les 676 organisations locales d’aide alimentaire affiliées jouent dans le bien-être social ;
- la valeur sociale créée par les plus de 10.000 bénévoles de ces organisations locales d’aide alimentaire;
- les opportunités d’emploi dans l’économie régulière pour les travailleurs sous contrat social.